LA « TEMPETE EMOTIONNELLE »… SI CE N’EST PAS DU CAPRICE, QU’EST QUE C’EST ? LA GESTION DES EMOTIONS
- Céline Rouffineau
- 24 mars 2020
- 4 min de lecture
Comment cela fonctionne-t-il ? Comment cela se développe-t-il ? Et surtout, comment gérer les émotions de mon enfant ?? Quels outils mettre en place ?
Comme je ne cesse de le dire, la connaissance est notre plus grande force ! Plus nous comprenons un mécanisme, plus nous devenons compétents pour aller chercher des outils à mettre en place face à une situation spécifique. Plus nous sommes connaisseurs et plus nous devenons créatifs.
Formons-nous donc un peu et devenons ainsi des parents 2.0 en commençant par mieux comprendre ce qu’est une émotion :
L’étymologie du mot « EMOTION » est issues du latin « EX-MOVERE », ce qui signifie littéralement « se mouvoir au dehors ». Ainsi, une émotion est simplement l’expression d’une sensation interne résultant d’une tension (agréable ou désagréable) issue de l’environnement interne (dans le corps, comme la sensation de faim par exemple) et/ou externe (l’environnement, comme par exemple entendre le son d’une sirène de pompier), qui est traitée au sein du cerveau, comparée aux éléments déjà connus et qui va, selon les expériences enregistrées en mémoire, conduire à une expression transmise par le corps (pleurs, colère, rire, joie, peur, fuite, agressivité physique…). Les émotions sont très diversifiées et varient, de fait, selon les expériences vécues par l’enfant. Mais pas seulement…
Les éléments influençant la capacité de gestion des émotions :
=> La première chose à comprendre est la maturation cérébrale.
Les études nouvelles en neurosciences affectives nous offrent de nombreuses pistes de compréhension du comportement de nos bambins…
Etape après étape, comment le cerveau mature ?
Commençons par le cerveau REPTILIEN
Plus précisément, il est question du cervelet, qui est la partie du cerveau qui gère la survie. Celui-ci a pour rôle d’activer le corps face à une situation de potentiel danger, en fuyant ou en attaquant (pour les réactions de base). Ainsi, face à une sensation de faim, l’enfant ressent une tension dans son corps, le cerveau envoie une information de détresse face à cette sensation désagréable. La réaction face à cette sensation variera selon l’expérience de l’enfant, mais également selon son âge. Oui, parce que, c’est étonnant, le cervelet est la seule partie du cerveau qui soit mature à la naissance. De fait, le reste du cerveau n’étant pas mature et donc non compétant dans les tout premiers mois de vie, le cervelet sera la partie du cerveau qui réagira face à un ressenti perçu comme une alerte.
Exemple, j’ai une tension au niveau du ventre, je n’ai pas encore assez de connaissances pour comprendre que c’est une situation de faim, mon cervelet reçoit donc une information de sensation désagréable et va donc activer le corps. L’enfant va donc pleurer. Nous allons voir que les expériences et la maturation du cerveau dans le temps vont offrir des capacités d’analyse des situations perçues afin de réguler les réactions du cervelet.
Le cerveau LIMBIQUE
C’est le médiateur de nos réactions reptiliennes (du cervelet). Cette partie du cerveau est le centre de la mémoire et des émotions. Elle mature petit à petit à travers les expériences de l’enfant, mais n’est suffisamment compétente que vers 5-6 ans. Sa maturation sera finalisée vers 15 ans. Cela nous permet de mieux comprendre les comportements de nos enfants et adolescents qui semblent « capricieux », « colériques », « agités »… face à des situations qui ne nous semblent pas nécessiter de telles réactions. Leur cerveau est simplement trop immature pour adapter leurs réactions émotionnelles aux situations vécues.
Le CORTEX/NEOCORTEX
C’est le centre des capacités intellectuelles. Il traite les informations issues de l’environnement externe et interne (dehors et dedans le corps), au sein du cerveau. C’est ce qu’on appelle les « cognitions ». Elles traitent l’encodage de l’information perçue, mais également, le mécanisme de mémorisation, la vitesse de traitement, les représentations spatio-temporelles, l’organisation, la planification, la logique… Bref, cette partie du cerveau vient compléter le travail de médiation du cerveau limbique grâce aux connaissances développées, aux capacités d’analyse, de traitement, d’anticipation, de gestion… Cette partie du cerveau n’est mature qu’à 25ans.
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=> Aussi, plus vous offrez à l’enfant un environnement sécurisant pour faire des expériences, plus il développera ses connaissances. Et plus il apprend, plus son cerveau mature ! Enfin, plus son cerveau mature, plus il devient compétent pour gérer, adapter, contrôler, comprendre ses émotions et celles des autres.
Point important :
Qu’est-ce qui favorise le bon développement des émotions ?
- Un environnement sécurisant au niveau matériel et au niveau humain.
- Des objets diversifiés à la portée de l’enfant, adaptés à son âge, qu’il puisse manipuler, explorer.
- Un espace et un temps de solitude pour apprendre à jouer seul, à créer, pour développer son imaginaire.
- Un ‘’Autre’’ (adulte/enfant) pour venir interagir avec lui.
- De la verbalisation pour mettre du sens sur ce qu’il observe, découvre, ressent…
Quelques astuces :
> Mettez des mots sur ce qu’il ressent (« tu es en colère par ce que ton frère a pris ton jouet. Tu as le droit d’être en colère. En revanche, tu n’as pas le droit de le taper »).
> Proposez-lui des outils d’expression de ses émotions, qui soient adaptés (« tu peux aller chercher un autre jouet, ou aller chercher ton doudou. Tu peux aller dans ton espace émotion. Tu peux venir me chercher… »). Chaque enfant à une préférence d’outils qui lui est propre et ces outils peuvent changer selon la situation, selon le temps, selon son émotion… Plus vous aurez d’outils dans votre « porte-clés » de parent, plus vous pourrez aller piocher dedans pour venir le proposer quand un outil ne fonctionnera pas.
> Mettez des mots sur ce que vous ressentez (« je suis en colère, par ce que tu as fais mal à ton frère. Regarde, mes sourcils sont froncés. Cela veut dire que je suis en colère.»). Chacun peut mettre les mots qui lui semblent appropriés pour son enfant.
> Lisez-lui des histoires en lui posant des questions («pourquoi cet enfant pleure à ton avis ?»)
D'autres idées d'outils :
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